Remise de la légion d’honneur l e 30 janvier 2021 à Mme CAUDAN à Plouhinec

Le 30 janvier 2021, Madame Caudan a reçu des mains de M. Courtiade

 

article de Ouest-France du 31 janvier 2021

 Je ne suis pas pour les décorations individuelles. J’ai longtemps hésité à accepter de recevoir la Légion d’honneur. Je la reçois aujourd’hui pour tous mes amis de la Résistance, fusillés, qui n’ont pas eu la chance d’assister à la Libération, à la capitulation de l’Allemagne nazie. 

À 101 ans, Marguerite, dite Margot, Caudan, n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a reçu, à Plouhinec (Morbihan), ce samedi 30 janvier 2021, la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.  Certains qui l’ont eue étaient des collaborateurs. Je ne voulais pas être sur la même liste que ces personnages. 

Car elle, native de Paris, s’est engagée très jeune, dès 15 ans, contre le fascisme. Autour d’elle, des camarades de classe Juifs, échappés des pogroms d’Europe centrale, des Italiens aussi, qui avaient vu les violences du régime de Mussolini et des Allemands ayant fui le nazisme avec leurs parents. C’est naturellement qu’elle s’engage, dès 1935, auprès des Jeunesses communistes puis en 1936, au sein de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), a retracé, dans un émouvant discours, Maryline Le Sauce, présidente de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (Anacr) du Pays d’Auray. Et ce samedi, Margot Caudan a redit que son  entrée en résistance était le chemin normal ​.

 

Une imprimerie clandestine

Un chemin qui l’a conduite à plusieurs reprises en prison. La première, en avril 1940. Elle n’est mariée à Louis,  un gars de chez nous, d’Hennebont ​, que depuis huit jours. Le motif de son arrestation : son appartenance à l’UJFF. Elle est conduite à la prison de Fresnes, puis à celle de La Roquette. Puis, elle et ses codétenues sont incarcérées loin de Paris. Elles arrivent après une semaine de transport éprouvant au fort du Hâ, à Bordeaux. C’est la pagaille dans la ville. Elles sont libérées.

 

Margot Caudan avec les membres et Porte drapeaux de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (Anacr) du Pays d’Auray dont Maryline Le Sauce, Rémy Guillevic de Locoal-Mendon, résistant également. Étaient aussi présents pour cette cérémonie de remise de la Légion d’honneur, Sophie Le Chat, la maire de Plouhinec et le sous-préfet de Lorient, Pierre Clavreuil. | OUEST-FRANCE

De retour à Paris, Margot Caudan rencontre, avec son Louis, son mari, Henriette Schmidt, une des responsables nationales de l’UJFF. Elle propose au couple de s’occuper d’une imprimerie clandestine. Le premier tract qui en sort appelle les lycéens et étudiants à manifester le 11 novembre 1940, devant l’Arc de Triomphe. Il restera dans l’Histoire.

Après des mois dans la clandestinité, les faux papiers, les risques en tant qu’agente de liaison, en juin 1943, deuxième arrestation. Suivent  des jours d’interrogatoire musclés  ​et un transfert à La Roquette, encore. Là, il faut tenir, alors que des résistants et résistantes, détenus, sont emmenés, déportés ou fusillés. Libérée le 17 août 1944, Margot Caudan s’empresse de prendre part à la Libération de Paris, assure la liaison entre les différentes barricades.

Son engagement, qui force le respect et l’admiration, Margot Caudan continue de le raconter, sans relâche et avec humilité, auprès des jeunes générations.  Pour l’avenir, met-elle en garde, ​parce qu’on aura besoin de se réunir, parce que le danger fasciste ne s’est pas du tout effacé. 

Plouhinec. L’humilité de la résistante Margot Caudan, 101 ans  : « C’était le chemin normal »

Parcours de résistante de Mme Caudan

 

 

Madame Caudan avec le sous-préfet de Pontivy

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